Alerte Omicron : peut-on prédire l’évolution du marché ?

Ce vendredi 26 novembre, les nouvelles en provenance d’Afrique du Sud ont fait plonger les bourses du monde entier. 

La découverte du variant Omicron, plus contagieux et plus résistant au vaccin a fait plonger le Nasdaq de -2,27%. Le CAC 40, lui, enregistrait la pire baisse depuis mars 2020 avec -4,75%. 

Et pourtant, voilà qu’on pouvait lire dans le Wall Street Journal, dès lundi :

“Les prix du pétrole et les contrats à terme sur les actions américaines ont progressé, récupérant certaines pertes de la baisse de vendredi. Les investisseurs misent sur le fait que que l’impact du variant Omicron sera moins sévère que ce qui était craint initialement […]. Les investisseurs attendent plus de clarté sur la transmissibilité et la gravité du variant Omicron pour savoir si cela affectera l’efficacité des vaccins.”

C’est comme si les investisseurs avaient eu le temps de réfléchir pendant le week-end… 

Un cas classique de “Vendre d’abord. Réfléchir ensuite”

Quand on investit en bourse, on se tourne naturellement vers des experts pour tenter de prédire l’évolution des marchés. C’est ce que nous tentons de faire avec nos experts, ici, sur la lettre Héritage.

Mais ces 2 ans de Covid ont démontré à quel point il était difficile de faire des prédictions pendant une pandémie mondiale. 

Alors, oui : on est capable d’à peu près anticiper les annonces gouvernementales ou les interventions des banques centrales…

Mais c’est sans compter les “cygnes noirs”, comme on l’a vu avec le variant Omicron. 

Ces événements sont totalement imprévisibles et mettent à terre toutes les prévisions que les experts peuvent faire en temps normal.

À moins que les “temps normaux” soient une illusion…

Oups… Les modèles de prévisions ne fonctionnent pas

Les fonds d’investissement adorent utiliser des modèles d’analyse complexes pour estimer la futur valeur d’une action en bourse :

  • Le flux de trésorerie actualisé (DCF en anglais), par exemple : il permet de valoriser une entreprise sur la base des bénéfices qu’elle pourrait générer à l’avenir. 
  • Le modèle d’évaluation des actifs financiers (MEDAF) part quant à lui du principe que les investisseurs s’intéressent autant au prix d’une action qu’à la variation du cours. Ils compareraient donc la performance d’une action par rapport au mouvement de l’ensemble du marché et ajuster leur placement en fonction.

Si cela vous paraît obscur, dites-vous bien que j’ai décrit 2 des modèles les plus compréhensibles qui soient. Je vous épargne les équations à rallonge qui servent surtout à occuper les analystes…

Le gros problème avec tous ces modèles c’est qu’ils ne semblent pas vraiment fonctionner.

C’est ce qu’a démontré le prix Nobel d’économie Robert Schiller, en 2013, en étudiant les données boursière depuis 1900. 

Source : John Y. Cambell, Robert Schiller, “Stock Prices, Earnings and Expected Dividends” Journal of Finance

La ligne en pointillés représente la prévision des cours des actions, en utilisant le modèle DCF. La ligne continue, elle, représente l’historique réel du cours. On voit que cette dernière varie fortement au-dessus et en dessous de son cours théorique.

Autrement dit : les modèles d’analyses sont inefficaces… à court terme.

Pour autant, il faut reconnaître que les tendances long terme des deux courbes coïncident bien. Ce qui nous permet de tirer 2 conclusions :

1- Sur le long terme, le cours de la bourse reflète bien les  profits des entreprises.

2- Mais à l’instant T, c’est le sentiment des investisseurs qui prend le dessus, quitte à créer des aberrations comme celle de la réaction /contre-réaction face à Omicron.

Avec le recul, Omicron ne sera qu’une micro-secousse sur nos écrans radars. Il n’aura pas d’impact sur la grande tendance de fond.

 

La bourse récompense les investisseurs patients et long-termistes

Nasdaq  : -2,27%… puis +1,55% le jour suivant…

Est-ce que les entreprises qui ont autant fluctué étaient différentes entre le vendredi de l’annonce d’Omicron et le lundi qui a suivi ?

Non. 

Et quand bien même Omicron puisse être une mauvaise nouvelle à court terme, il n’affecte pas non plus les bénéfices de ces entreprises sur le long terme.

Alors, un conseil : concentrez-vous sur le bon sens et les fondamentaux. 

Comme le disait Warren Buffet : “La bourse est un outil pour transférer de l’argent de l’impatient au patient”.

L’instinct humain incitera toujours les investisseurs à protéger leurs gains et minimiser leurs pertes… même si cela implique de vendre au pire moment en sacrifiant leurs rendements sur le long terme. 

Mais si vous voulez prospérer en bourse, vous devez ignorer le “bruit” des marchés.

La prochaine fois qu’un “cygne noir” apparaîtra, pensez aux entreprises dans lesquelles vous avez investi.

Est-ce que leurs activités respectives ont changé ? 

Est ce que les raisons qui vous ont poussé à acheter ces actions-là sont remises en cause ? 

Si la réponse est non, alors vous n’avez qu’à fermer les yeux et laisser passer la tempête.

Car vous pouvez être (quasi) certain que les choses rentreront dans l’ordre.

Tanguy Leroy

2 réponses

  1. bonsoir à vos services, merci de vos explications en ligne sur votre blog dont le titre est alerte omicron: peut on prédire l’évolution du marché?. je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il faut être au dessus du bruit du marché en bourse.
    cordialement
    pierre garcia

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