Tesla et le culte du chef propulsent l’action en bourse

Les corrections boursières peuvent être ingrates. 

Parfois, une simple annonce, légèrement en dessous des résultats attendus par Wall Street, suffit pour faire plonger une action.

Hyzon Motors, le constructeur de véhicule hydrogène a ainsi perdu 30% en 2 semaines, à cause d’une rumeur comme quoi ses résultats seraient en dessous de ceux attendus.

De même pour Albemarle, un raffineur de lithium, qui a cédé 25% en bourse, suite à l’annonce d’un chiffre d’affaires… 0,3% inférieur aux attentes.

Les marchés sont sous tensions… 

C’est comme si, avec la menace de la montée des taux par la Fed, les investisseurs se mettaient à vendre massivement dès la moindre annonce négative.

On pourrait donc légitimement s’attendre à ce qu’une action comme Tesla, sous le feu des projecteurs, se mettent à dégringoler au moindre faux pas.

Mais bizarrement, c’est tout le contraire…

Le cours de Tesla, épargné malgré les “mauvaises nouvelles”

Ce lundi, Tesla a annoncé avoir livré 310’000 véhicules sur le 1er trimestre 2022… contre 317’000 attendus par Wall Street.

Quand on voit la réaction excessive du marché aux “mauvaises nouvelles” on aurait pu s’attendre à voir le cours s’effondrer. 

Pourtant, l’action Tesla a grimpé de 5% sur la séance qui a suivi l’annonce de ces résultats, en dessous des attentes.

Bien sûr, les prévisions des analystes sont, par essence, incertaines. 

En fait, elles varient beaucoup d’un analyste à l’autre. Chacun doit passer en revue les flux de revenus, les dépenses, les conditions du marché, les prévisions de croissance de l’entreprise, etc pour faire ses prévisions.

De plus, tous les analystes n’ont pas accès aux mêmes informations, et tous les analystes n’interprètent pas ces informations de façon similaire.

C’est pourquoi on parle d’une attente « consensuelle » du marché pour refléter les différentes prévisions. 

Et si une telle prévision n’est malgré tout pas atteinte, on peut légitimement s’attendre à voir l’action baisser. Alors pourquoi ce n’est pas le cas avec Tesla, qui affiche un “moins bon” résultat que prévu ?

En fait, tout se résume à une question de bon sens pour moi…

Chouchou de Wall Street ou preuve de bon sens des investisseurs ?

Comme beaucoup d’entreprises, Tesla a souffert de la pandémie : pénurie de semi-conducteurs, ralentissement de la chaîne d’approvisionnement… 

Mais surtout, ce sont les fermetures qui ont coûté cher à Tesla, comme c’était récemment le cas, avec l’usine de Shanghaï qui est restée fermée une semaine entière. 

Dans un Tweet, Elon Musk a même parlé d’un “trimestre exceptionnellement difficile, à cause des interruptions de la chaîne logistique & de la politique zéro Covid de la Chine”

N’importe quel analyste de bon sens peut comprendre qu’un rebond pandémique non prévu puisse avoir un impact sur la capacité de Tesla à atteindre ses objectifs.

Et c’est sans doute pour cette raison que les 7000 véhicules manquants n’ont pas eu d’impact à la baisse sur le cours de l’action.

Sans compter qu’avec 310’000 véhicules livrés, Tesla établi un record de livraisons trimestrielles (+68% par rapport au T1 2021)… et ce malgré des conditions de marché difficiles.  

Cela étant dit, quand une entreprise comme Hyzon ou Albemarle annonce des bénéfices records… mais qui ne répondent pas aux attentes, on peut se demander pourquoi leur cours en bourse n’augmente pas comme Tesla.

A mon sens, l’explication tient au culte que l’on voue à l’entreprise d’Elon Musk, mais en particulier à son dirigeant.

Tout comme Apple, Tesla est devenu une action culte : peu importe ce que fait l’entreprise, ou ce qu’elle annonce… le marché est comme hypnotisé par la personnalité d’un Steve Jobs ou d’un Elon Musk.

C’est ce même culte de la personnalité qui pousse des fan d’Apple a faire la queue toute la nuit pour acheter le dernier iPhone.

Aujourd’hui, Tesla ressemble un peu à l’Apple des premiers jours. 

En préparant cet article, j’ai même été surpris de découvrir que les fans de Tesla auraient bientôt leur propre application de rencontre :

C’est un indice supplémentaire qui semble indiquer que, comme Apple, Tesla parviendra mieux que quiconque à extraire plus de valeur de sa base de fans… et la hausse du cours suite à l’échec des livraisons le confirme. 

Malgré ces difficultés, l’ambition de Tesla reste colossale. Alors que la marque a écoulé 936’000 voitures en 2021, Elon Musk a annoncé 1,4 million de ventes pour 2022.

Pour cela, il devra sécuriser l’approvisionnement en matières premières indispensables pour produire toutes ces voitures.

Il y a le lithium bien sûr pour produire les batteries (j’avais déjà rédigé un article à ce sujet)…

Mais il y a un autre métal, peu connu et pourtant vital pour produire les aimants permanents (équivalent du moteur sur les voitures électriques).

Ce métal, personne n’en parle et pourtant, il va jouer un rôle clé dans la transition vers le tout électrique…

D’ici 2030, le marché du véhicule électrique devrait exploser de +1’200%. 

Mais pour faire rouler toutes ces nouvelles voitures, les constructeurs (Tesla en tête) auront besoin de ce métal, dont la production est dominée par la Chine, peu coopérative.

C’est pour cette raison que notre expert Ian King a recommandé à tous ses lecteurs d’acheter des actions de l’un des plus gros fournisseurs occidentaux de ce métal.

De quoi générer une grosse plus value, à mesure que la production mondiale de véhicules électriques explose.

Tanguy Leroy

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