Plus délirant que la bulle internet

 

“C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus”. 

J’aime beaucoup cette citation de Warren Buffet.

Par là, il entendait avertir les investisseurs qui se jettent sur des entreprises surévaluées par un phénomène de mode, ou à cause d’un événement inattendu et temporaire (comme une pandémie, par exemple).

Car lorsque cet effet s’estompe, la correction peut s’avérer très sévère.

Et je trouve la citation d’autant plus à propos que l’on commence à apercevoir quelques nudistes.

Vendredi 3 décembre, l’entreprise DocuSign a ainsi publié ses résultats du troisième trimestre.

Si vous ne la connaissez pas, DocuSign est une entreprise spécialisée dans la signature et la validation de contrats électroniques.

Elle fait partie de ces sociétés qui ont largement bénéficié des mesures restrictives du COVID.

Pendant la première vague, le cours de l’action a ainsi enregistré une hausse de +289% en quelques mois, grâce à la généralisation du télétravail.

Mais c’est comme si tout à coup, la marée Covid s’était retirée pour dévoiler une autre réalité.

 

Fin 2021, les résultats attendus n’étaient pas au rendez-vous et la direction a publié des nouvelles prévisions encore plus faibles pour le prochain trimestre.

Résultat : DocuSign a décroché de -40% en 24h !

Et ce n’est pas la seule entreprise concernée par cet effet post-Covid.

[Attention, je ne dis pas que le Covid est terminé. Simplement, nous entrons dans une période où les investisseurs se rendent compte qu’il doit y avoir d’autres éléments qu’une pandémie pour justifier une grosse valorisation].

Le cas de Peloton, un équipementier sportif, est encore plus frappant.

Avec les mesures de confinement, ses commandes de vélos stationnaires et de tapis de course avaient explosé en 2020.

Mais depuis son pic en janvier 2021, l’action Peloton a perdu -74% de sa valeur.

 

Pire encore : l’entreprise est traînée en justice par une action collective d’actionnaires. L’équipe dirigeante est accusée d’avoir menti à plusieurs reprises en prétendant que :

“le récent succès de Peloton n’était pas principalement dû à l’augmentation de la demande liée au COVID, mais plutôt que la croissance et les résultats financiers de la Société étaient durables et se poursuivraient après le COVID”.

Sauf que… c’est exactement le contraire qui s’est passé. Avec l’allègement des mesures Covid en 2021, la demande est vite retombée.

L’entreprise a revu plusieurs fois ses projections à la baisse, provoquant la colère des actionnaires qui se sentent, à juste titre, lésés.

Tiens, tiens… encore un nudiste.

À vos jumelles… la marée descend !

DocuSign et Peloton ne sont pas les seuls. Et ce ne sont pas des mauvaises entreprises pour autant.

Simplement, la pandémie aura poussé les valorisations à des extrêmes.

À ce titre, Charlie Munger, l’associé de Warren Buffet a récemment déclaré :

“Globalement, je considère que cette époque est encore plus folle que l’époque de la bulle internet.
Et lorsque le cours d’une action se détache de la réalité et de la valeur sous-jacente de l’entreprise, il faut regarder en dessous.
Il suffit de peu de choses pour le faire baisser.”

Un seul faux pas – comme la publication des résultats de DocuSign, jugés décevants – et l’action retombe aussi sec.

Alors, comment éviter ces “appels d’air” ?

Le juste prix

À l’évidence, il faut savoir faire la part des choses entre la robustesse d’une entreprise et son cours d’action.

Plus que jamais, vous ne devriez pas acheter les actions d’une entreprise dont le cours est décorrélé de la réalité. Ça peut sembler évident, mais l’avertissement est d’autant plus important, compte tenu de l’état actuel des marchés.

Charlie Munger le dit lui même : “Aujourd’hui, vous devez payer cher pour obtenir de bonnes entreprises et cela réduit vos rendements futurs”.

Reste à savoir comment évaluer la valeur intrinsèque d’une entreprise… Plusieurs ratio existent mais ils sont de plus en plus critiqués.

Parmi eux, le PER (Price Earning Ratio) est sans doute le plus utilisé. Il s’obtient en divisant la capitalisation boursière par le résultat net.

Autrement dit : le PER indique combien d’années de résultat il faudrait en l’état, pour égaliser la capitalisation boursière.

Entre 10 et 17, on estime que le prix de l’action est plutôt bon. En dessous de 10, le cours serait sous-évalué et au-dessus de 17, il serait surévalué.

Mais que vaut cet outil, quand la suprématie des actions technologiques défie les lois de la gravité avec des PER 2021 complètement délirants :

  • Microsoft : x40,9
  • Amazon : x86,5
  • Ou encore Tesla : x240

J’ai listé ici des exemples extrêmes, mais vous voyez l’idée.

Oui, sauf que…

Sauf que c’est surtout dans le monde de la Tech que l’on voit les épopées boursières les plus palpitantes et les plus rémunératrices.

Et dans un tel contexte, on peut affirmer que les règles ont changé. Et si vous voulez commencer à gagner gros en bourse, vous n’avez d’autre choix que de vous tourner vers l’un de ses insiders.

Un homme capable de lire à travers les lignes et d’identifier les plus grosses opportunités de gains. C’est justement l’un d’eux que j’ai convaincu de me rejoindre : un ancien manager de Hedge Fund qui a anticipé le succès de Tesla et d’Amazon 10 ans avant tout le monde.

Alors restez bien à l’affût, je vous en reparlerai dans les prochaines semaines.

Une réponse

  1. bonjour madame, monsieur, merci pour vos explications économiques et financières de ce jour. c’est vrai que les règles du jeu pour gagner en bourse ont changé depuis au moins vingt ans puisque maintenant se sont les robots de trading qui décident de presque tout et ce phénomène ne fait que se développer avec les années.
    cordialement
    pierre garcia

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