La PIRE erreur de l’Europe

 

Début juillet, j’expliquais pourquoi je préfère investir aux Etats-Unis plutôt qu’en Europe, en période d’inflation.

Aujourd’hui, j’aimerais aller un cran plus loin.

Car l’hypocrisie européenne a rendu nos perspectives économiques si précaires, qu’il me semble urgent de rediriger nos investissements, au moins en partie, vers les Etats-Unis (ou les crypto-monnaies).

Pourquoi j’aborde ce sujet maintenant ? 

Car j’ai eu la chance de rencontrer un ancien PDG du CAC 40, il y a deux semaines. Un homme qui a activement travaillé avec la Russie et la Chine. Son discours sur l’avenir de l’UE était à la fois limpide et implacable.

Surtout : ce qui me semblait être un sujet très complexe m’est soudain apparu d’une étonnante simplicité. 

Et c’est ce que je voudrais vous transmettre aujourd’hui.

Croissance Économique = Consommation Énergétique

Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose de cet article, c’est bien celle-ci. 

Notre croissance économique est strictement proportionnelle à notre consommation énergétique.1

Pour bien le visualiser, voici un graphique publié par le Shift Project (porté par le très médiatique Jean-Marc Jancovici) :

En bleu, le PIB mondial. En orange, la consommation d’énergie mondiale

En fait, c’est une relation qui est facile à comprendre : notre économie se résume à transformer des ressources en produits ou services. Et chaque transformation nécessite de l’énergie.

Sans énergie, pas de croissance. Et on s’appauvrit. 

Une fois qu’on a cela en tête, comment peut-on interpréter la récente décision de l’UE pour sanctionner la Russie ?

La pire erreur de l’Union Européenne ?

Le 30 mai dernier, les 27 pays membres de l’Union Européenne se sont mis d’accord pour interdire immédiatement les deux tiers de leurs importations de pétrole russe.

Encore plus fort : d’ici la fin de l’année, l’UE mettra fin à 90% de ses importations de pétrole russe.

Une décision qu’Emmanuel Macron a saluée en parlant d’un accord “historique”…

Mais pendant que nos dirigeants dissertent sur le Bien et le Mal, nous sommes déjà rattrapés par la réalité économique de cette décision.

Pour vous donner une idée :

Si l’Europe décide de supprimer les 2/3 de ses importations d’énergies fossiles russes (ou si Poutine décide de couper le robinet), cela se traduirait par une diminution de -20% de notre énergie.

Économiquement, cela impliquerait donc une récession apocalyptique de l’ordre de -20% pour l’Union Européenne.

A côté, la crise de 2008 aurait l’air d’une promenade de santé. Pour rappel, le PIB de la zone euro a reculé d’environ -4% en 2009.

Bien sûr, l’Europe a déjà annoncé qu’elle allait remplacer le pétrole russe en se tournant vers d’autres pays.

Et c’est là que ça devient tristement drôle…

Dindon de la farce.

Encouragés par les Etats-Unis, l’Union européenne tente par tous les moyens de remplacer le pétrole russe.

Notez au passage que l’effort européen n’a rien à voir avec celui que devra fournir notre allié américain : avant la guerre en Ukraine, 50% des exportations de gaz russe alimentaient l’Europe, contre 1% à destination des États-Unis…

Bref, passons.

Une des solutions trouvée par nos politiques, c’est l’importation du pétrole indien

On pourrait s’en féliciter. Sauf que, de son côté, l’Inde n’a pas perdu son temps. 

Entre avril 2021 et mai 2022, New Delhi a augmenté ses propres importations de pétrole russe, passant de 136’000 barils par jour… à plus de 840’000 barils par jour !

De l’autre côté, depuis le début de la guerre en Ukraine, les exportations indiennes de pétrole ont été multipliées par x3 vers l’Europe et augmenté de 43% vers les États-Unis.2

Cerise sur le gâteau : le géant pétrolier indien refuse de dévoiler l’origine de ses matières premières !

Donc pour résumer, l’Europe continue d’acheter indirectement du pétrole russe. Elle accepte même de payer plus cher son énergie pour enrichir l’Inde au passage.

Et du côté du gaz, c’est encore plus affligeant.

La grande arnaque du gaz de schiste américain

Si l’UE s’est félicitée de stopper ses importations de pétrole russe (ce qui n’est évidemment pas le cas, comme on l’a vu), elle reste très hésitante sur le gaz russe.

Un dernier soupçon de lucidité peut-être… ?

Le problème c’est qu’il existe très peu d’alternatives : la Norvège et l’Algérie sont déjà au maximum de leurs capacités.

Quant au gaz liquéfié américain, il est quadruplement problématique :

  • Il coûte bien sûr beaucoup plus cher que le gaz russe (pas étonnant que les Américains nous poussent à imposer un embargo) ;
  • Il serait jusqu’à 4 fois plus polluant que le gaz conventionnel3 ;
  • Il nécessite des infrastructures spécialisées pour l’importer, mais qui sont très largement insuffisantes en Europe. Or ces dernières coûtent des milliards et mettent des années à être construites ;
  • Et surtout : les Etats-Unis ne pourront exporter que 15 milliards de mètres cubes de gaz cette année. Soit 10% seulement de tout le gaz russe qu’importe l’Europe.

Reste le Qatar qui pourrait, à l’avenir, réorienter une partie de son gaz, aujourd’hui destiné à l’Asie, pour l’envoyer en Europe.4

Sauf que pendant ce temps, la Russie construit un gazoduc pour augmenter ses exportations vers la Chine. En résumé : c’est les chaises musicales.

L’impossible équation énergétique…

Vous l’aurez compris. L’Europe se tire deux balles dans les deux pieds, sans même parvenir à affaiblir la Russie qui trouve des débouchés ailleurs.

Nos dirigeants acceptent de payer plus cher une énergie dont ils ne sont même pas certains de pouvoir trouver des substituts.

Les conséquences seront violentes : on sait déjà que l’hiver sera très froid. Et pas seulement cette année : 

  • “Les cinq à dix prochains hivers seront difficiles” – Alexander De Croo, Premier ministre belge, le 22 août 2022.

Et si vous pouvez imaginer le supporter avec un gros pull, pensez aux Lettons, aux Danois, aux Finlandais ou encore aux Polonais… Combien de temps avant que ces derniers ne descendent dans les rues dans un mouvement de type gilet jaune, mais à l’échelle européenne ? 

Puis, il y a l’aspect économique : d’après Ludovic Subran, chef économiste chez Allianz, “Pour chaque point [de pourcentage] en moins d’alimentation de gaz, c’est 30’000 emplois en moins pour l’industrie en Allemagne”

En d’autres termes, pas de gaz russe = récession. Et si l’Allemagne entre en récession, vous pouvez imaginer l’état du reste de l’Europe.

D’ailleurs, c’est déjà ce qu’Emmanuel Macron a commencé à admettre pas plus tard que mercredi :

  • “Nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance (…) ou d’une certaine forme d’insouciance.”

Mais ce n’est pas tout. J’ai gardé le meilleur pour la fin.

La domination du dollar aggrave la crise énergétique en Europe

La facture énergétique européenne grimpe très vite (+40% en un an !)

Et comme je vous l’expliquais dans mon article du 2 juillet, cela pèse lourdement sur notre taux d’inflation.

Pour lutter contre la hausse des prix, la BCE va utiliser la seule arme en sa possession : la hausse de taux d’intérêt.

Le problème, c’est que ça ne servira à rien pour stopper l’inflation énergétique.

Car 85% de la facture énergétique européenne est réglée en dollars !5

Et comme vous le savez, l’euro s’effondre face au dollar :

  • il y a 1 an tout juste, 1€ valait 1,2$
  • Aujourd’hui, 1€ = 0,99$

La suprématie du dollar à l’échelle mondiale pèse donc très lourd sur l’économie européenne. Et ce n’est pas près de s’arranger.

Contrairement aux Etats-Unis, l’Europe n’est pas autonome en énergie. C’est à se demander combien de temps nos politiques donneront des leçons de morale au monde entier, avant de se rendre compte qu’elle n’en a pas les moyens économiques.

Conclusion

Je préfère être clair. Je ne me réjouis pas du tout de la situation. Je cherche simplement à établir un constat à partir des recherches que j’ai pu faire.

Peu de médias osent en parler, mais la réalité, c’est que nous n’avons pas les moyens de lutter face au géant énergétique russe.

Et quitte à nous jeter dans les bras de nos alliés américains, je préfère en tirer quelques bénéfices. 

Investir dans les actions américaines fait partie des investissements que je privilégie :

  • D’abord parce qu’elles sont (et qu’elles seront de toute évidence) plus dynamiques que les actions européennes
  • Mais aussi, et surtout, parce qu’elles sont libellées en dollar qui est clairement le grand gagnant actuel de la crise que nous traversons.

Les crypto-monnaies aussi font partie de mes pistes privilégiées, car j’ai la conviction qu’elles nous offrent de bien meilleures perspectives que l’Euro ou que les marchés européens.

C’est notamment le cas de la Crypto Nouvelle Génération que vous présente notre expert Ian King.

Avec plus de 20 ans de carrière à Wall Street, Ian est aussi le rédacteur en chef de notre publication Fortune Stratégique qui vous aidera à investir en bourse sur des actions américaines et des crypto-monnaies à fort potentiel.

Cliquez ici pour en savoir plus.

À très vite

Tanguy Leroy

 

1 Selon le chercheur en finance Didier Darcet, la corrélation entre croissance économique et consommation énergétique s’élève à 99,4%
2 https://fr.irefeurope.org/publications/les-pendules-a-lheure/article/et-si-linde-achetait-du-petrole-russe-pour-nous-le-revendre/
3 https://www.la-croix.com/Economie/lourde-facture-environnementale-gaz-naturel-liquefie-2022-04-16-1201210694
4 A terme les Etats-Unis tablent sur 50 milliards de mètres cube. Soit moins d’un tiers du gaz russe.
5 https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-europe-voudrait-payer-ses-importations-de-petrole-et-de-gaz-en-euros.N807080

Tanguy Leroy

10 réponses

  1. Bonjour
    Je voudrais savoir si les plates-formes que vous proposez sont accessibles pour les résidents de la Polynésie Française.
    En vous remerciant d’avance de prendre en compte ma demande.
    Cordialement
    Mme Léogite

    1. Bonjour !

      Merci pour votre commentaire. La Polynésie française fait partie de la France.
      A ce titre, il n’y a aucune raison que votre cas soit différent de quelqu’un vivant en métropole.

  2. Bonjour Tanguy,
    Bonjour Ian,
    Je veux réagir sur l’offre des 7 prochaines crypto qu’il faut absolument avoir.
    Je suis un petit investisseur, j’ai la possibilité de mettre 250$ par crypto.

    Comment voulez vous que j’achète 1690€ votre publication ? je n’aurais plus rien pour investir après !!!

    Puisque l’on parle de crypto, nous avons donc la possibilité de créer un smart contrat!
    Alors, plutôt que de demander une somme d’argent, proposez un smart contrat sur l’achat des cryptos ciblées. Dés que les objectifs sont atteints (objectifs notifiés dans le smart contrat ), le système de la blockchain fera le reste et vous reversera un pourcentage établi dans ce smart contrat.
    Cela permettrait à des petits épargnants comme moi de pouvoir invertir, et vous de recevoir également des royalises.

    Cordialement,
    Patrick

    1. Bonjour Patrick !

      Et merci pour votre commentaire.
      Malheureusement, la loi nous interdit de mettre en place de telles pratiques : la solution que vous proposez nous classerait de facto dans la catégorie d’organisme financier, ce qui n’est pas notre cas.
      Tout ce que nous pouvons faire, c’est vous mettre à disposition les conclusions des travaux de recherches de nos experts, dont l’objectif est d’identifier les cryptos (et les actions) aux plus gros potentiels.

      A défaut de pouvoir vous abonner à Supercycle Crypto, je vous suggère de regarder notre publication Fortune Stratégique : bien qu’elle soit surtout orientée vers les actions technologiques américaines, elle vous recommande aussi quelques crypto-monnaies (5 à ce jour dans le portefeuille).

      Merci pour votre confiance
      A très vite

  3. Je vous remercie sincèrement et vous félicite pour la qualité des informations et le travail intellectuel de haute facture que vous abattez pour nous tenir informés de l’actualité économique mondiale. Je suis d’autant plus intéressé que j’ai mis en place récemment une société de droit sénégalais dénommée AR-RACHID INTERNATIONAL qui évolue dans le domaine de la finance.

  4. Est sous estimer ‘la possibilité d’une cessetion de certains états et pire d’un début de guerre civile , attendons les élections de midi term .

  5. Bonjour,
    Je vous ai passer commande hier à Fortune stratégique et je n’ai reçu aucun document .ni confirmation de mon abonnement ?
    Pourriez vous me tenir informer par retour SVP Merci de votre compréhension.
    Cordialement.
    Mr Haraux.

    1. Bonjour !

      J’ai transmis votre demande à notre service client qui s’occupera de vous répondre si ce n’est pas encore fait.
      A l’avenir, n’hésitez pas à vous adresser à eux directement, via notre formulaire de contact (onglet « Contact » sur le site). Ils sont très réactifs. Plus que moi en tout cas. 🙂
      A très vite

  6. Bonjour.
    Cela fait plus d’une semaine que je réclame mon droit de rétractation sur l’abonnement supercycle crypté et donc le remboursement des 499€ et aucun retour de vos services. 4 e-mail envoyé et rien pas une seule réponse !!
    Est ce normal de négliger aitant ses clients ??
    Ça donne une belle image de votre entreprise et du respect qu’il porte à ses clients.
    Alors j’aimerais que vous fassiez le nécessaire et que vous me répondiez.

    Cordialement

    Mr Dehay.

    1. Bonjour,

      D’après notre service client, votre remboursement a bien été déclenché en date du 18 août. Vous devriez avoir reçu un email de confirmation automatique le jour même, vous informant du délai que cela peut prendre (une quinzaine de jours maximum).
      Vous devriez donc voir la somme sur votre relevé bancaire au cours des prochains jours si ce n’est pas encore le cas.

      A très vite

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La Lettre Héritage Éditions​

Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter financière Héritage Éditions !

Vous recevrez en cadeau le dossier « 3 actions à gros dividendes à avoir dans son portefeuille pour 2024 »

Téléchargez le dossier gratuit

Téléchargez le dossier