Comment investir dans la conquête spatiale

Le 24 novembre dernier était un jour historique, à la frontière de la science-fiction.

Pour la première fois, la NASA et l’Agence spatiale européenne ont réalisé un essai de défense planétaire contre un astéroïde.

Baptisée DART, la mission consiste à envoyer une sorte de fléchette géante pour dévier la trajectoire d’un corps céleste.

Heureusement, la mission DART n’est qu’un exercice de défense planétaire : la Terre n’est pas sur la trajectoire de l’astéroïde.

Comme l’explique le directeur de recherche du CNRS, cette mission permet de prouver qu’il est “possible de protéger la Terre d’un astéroïde grâce à la technique de l’impacteur cinétique, sachant qu’aucun objet connu ne nous menace et que nous nous préparons avant d’en avoir besoin, pour offrir un plan robuste aux générations futures”.

La fléchette géante a donc été propulsée par une fusée Falcon 9 de la société Space X qui a beaucoup fait parler d’elle ces dernières années.

La nouvelle conquête spatiale a commencé

La mission DART est l’un des éléments visibles de la nouvelle conquête spatiale, qui selon moi, a débuté en 2017, date à laquelle Donald Trump initiait le programme Artemis de la NASA.

L’objectif : renvoyer des hommes marcher sur la Lune en 2025 pour préparer une mission habitée sur Mars à l’horizon 2033.

Cette fois-ci, les États-Unis sont au coude-à-coude avec la Chine pour être le premier pays à envoyer un homme sur la planète rouge.

Mais la nouveauté de cette nouvelle conquête de l’espace, c’est l’arrivée des acteurs privés : SpaceX, Blue Origin, Virgin Galactic… Ces entreprises font les gros titres avec leurs vaisseaux spatiaux qui repoussent les limites du possible et qui pourraient surperformer les États eux-mêmes.

Ces entreprises contribueront à accélérer la conquête spatiale avec, à clé, des opportunités d’investissement bien plus grandes que tout ce que nous avons connu.

Aujourd’hui, beaucoup de gens ne comprennent pas les véritables enjeux de la conquête spatiale. Ils la voient comme le fantasme détestable des ultras riches.

Mais alors que les médias se focalisent sur le vol spatial de Richard Branson ou sur la forme phallique de la fusée de Jeff Bezos, quelque chose de bien plus important est en train d’évoluer dans les coulisses.

Nous sommes à un point de bascule historique dans notre course vers les étoiles

Dans nos investissements, nous cherchons à identifier les futures grandes tendances, juste avant qu’elles n’entrent à l’ère de l’adoption de masse.

Pour y parvenir, l’un des meilleurs moyens consiste à observer l’évolution des coûts d’une technologie. Lorsqu’ils chutent rapidement sur une courte période, on a ce qu’on appelle un point de bascule vers l’adoption de masse.

Je vous ai déjà donné l’exemple des batteries lithium-ion qu’on installe dans les voitures électriques. Leur coût est tombé de -89% en 10 ans.

Et c’est en grande partie pour cela que la Tesla Model 3 est devenue la voiture la plus vendue d’Europe, toutes catégories confondues.

Même chose avec la chute spectaculaire du coût du séquençage du génome humain.

Il est passé de 100 millions de dollars au début du siècle à moins de 1000 dollars de nos jours.

Ce qui a ouvert la porte aux entreprises pour développer des thérapies génétiques.

Aujourd’hui, le coût de l’exploration spatiale est en train de suivre une trajectoire similaire.

Grâce à ses optimisations et ses fusées réutilisables, la société SpaceX a réussi l’exploit de diviser les coûts de lancement par 3, à 3’000$/kg.

À titre de comparaison, le coût du lancement d’Ariane 6 prévu en 2022 et considéré comme un modèle du genre en termes de réduction des coûts, est estimé à 4500$/kg.

Cela prouve que la conquête spatiale n’est plus réservée aux grandes puissances.

Avec leurs entreprises, les milliardaires Elon Musk, Jeff Bezos ou encore Richard Branson pourraient bien surperformer les États eux-mêmes.

Et selon Morgan Stanley, elles vont largement contribuer au nouveau marché de la conquête spatiale, estimé à 1000 milliards de dollars annuels, d’ici 2040.

Internet pour tous

Des entreprises comme SpaceX ont fait baisser le prix des lancements.

Ils coûtaient auparavant 20 000 $/kg. Maintenant, ils sont à 2 000 $/kg.

Le coût pourrait encore baisser pour atteindre 20 $/kg au cours de cette décennie.

C’est important car les communications par satellite permettent de connecter des objets au sol.

Elles créent un Internet sans zones mortes et permettent aux appareils de se connecter depuis n’importe quel endroit sur Terre.

Morgan Stanley estime que l’industrie spatiale pourrait générer plus de 1 000 milliards de dollars de revenus annuels d’ici 2040.

L’économie spatiale va passer de 350 milliards à 1000 milliards de dollars annuels, selon Morgan Stanley

La diminution des coûts va permettre le développement de nouvelles technologies qui n’étaient pas viables jusqu’à présent.

C’est le cas de l’internet par satellite, par exemple, qui pourrait peser jusqu’à 50% du revenu de l’économie spatiale.

La naissance de cet immense marché sera évidemment poussée par la concurrence interétatique. Mais il y aura aussi des entreprises qui tireront leur épingle du jeu et qui nous offrent déjà de belles opportunités d’investissement sur le long terme.

Malheureusement les entreprises très médiatisées comme SpaceX ou Blue Origin ne sont pas encore cotées en bourse.

Cela étant dit, il existe une poignée de sociétés qui pourraient connaître une croissance massive à mesure que vous avançons dans cette ère de conquête spatiale.

Je suis justement en train de rédiger un dossier à ce sujet. Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires. Je pourrai vous le partager dans les prochains jours.