Quand on démarre en bourse, on pense tout de suite aux actions. Mais on parle beaucoup moins de l’autre grande classe d’actifs que sont les obligations.
Et pour cause : le volume d’échange quotidien des actions est 20x plus important que celui des obligations. Pourtant, le marché mondial des obligations est environ 2 fois plus gros que le marché des actions.
Alors, pourquoi aussi peu de volume d’échange par rapport au volume total du marché ?
La raison est simple :
- Tout d’abord, la durée de détention des obligations est souvent plus importante : 5 ans, 10 ans, 20 ans… On les échange donc moins souvent.
- Et d’autre part, les faibles rendements actuels des obligations les rendent moins attirantes pour les particuliers.
En principe, avoir des obligations dans votre portefeuille permet de réduire les risques liés à la volatilité du marché actions. Pour autant, si les obligations constituent un placement beaucoup plus sûr que les actions, elles offrent aujourd’hui des rendements très faibles.
C’est pour cette raison que j’investis très peu dans les obligations à titre personnel.
Mais c’est un placement qui s’envisage pour les investisseurs les plus frileux, qui veulent se prémunir à tout prix contre le risque de krach boursier.
Pourquoi investir dans les obligations ?
Commençons déjà par la base : une obligation est un titre de créance émis par un État ou une entreprise.
Autrement dit, lorsque vous achetez une obligation d’un État ou d’une entreprise, c’est comme si vous lui prêtiez de l’argent. Il/elle vous remboursera cette dette avec un intérêt et un délai, fixés à l’avance.
Les obligations sont donc perçues comme un placement défensif car le rendement n’est pas lié au résultat d’une société. A moins d’une faillite, vous êtes quasi-certain de retrouver votre mise avec les intérêts.
Le risque associé est donc beaucoup plus faible que pour des actions.
Mais c’est aussi pour cela que les rendements sont faibles, en particulier pour les obligations d’État qui sont sans doute les obligations les moins risquées qui soient :
- Les bons du Trésor américain à 30 ans sont rémunérés à 2,01% à l’heure où j’écris ces lignes.
Les obligations de l’État français (OAT) à 30 ans sont, elles, à 0,93%.1
Le principal intérêt des obligations n’est donc pas d’obtenir un gros rendement, mais plutôt de se prémunir contre le risque d’effondrement des marchés.
En effet, lorsque les marchés chutent, les investisseurs paniqués revendent leurs actions pour acheter des obligations d’État.
Entre octobre 2008 et mars 2009 par exemple, alors que le S&P500 s’effondrait de -45%, les bons du Trésor américain affichaient une performance de +30%.
Si vous souhaitez bâtir un portefeuille solide sur le long terme, vous avez donc tout intérêt à en allouer une partie en obligations. À condition de bien les choisir.
2 facteurs clés quand on investit dans les obligations
De manière générale, il y a 2 grands facteurs à surveiller quand on veut acheter des obligations :
- Les taux de rendement : aujourd’hui, ils ne sont pas très élevés. Il y a moins de 5 ans, les obligations de l’État français (les OAT) affichaient même un rendement négatif à 10 ans.
- L’inflation : La hausse générale des prix dope le rendement des nouvelles obligations émises, mais pas celui des anciennes obligations qui perdent ainsi en valeur. Avec la crise du Covid-19, les États ont injecté des sommes massives dans l’économie ce qui pourrait créer une inflation de long terme, néfaste aux rendements des obligations actuelles.
Faut-il pour autant tourner le dos aux obligations ?
Pas si sûr : car en cas de Krach boursier les obligations pourraient vous permettre de diminuer considérablement vos pertes.
Bien sûr, il est impossible de connaître l’avenir. Et la répartition de votre portefeuille dépendra surtout de votre aversion au risque.
Quel profil êtes-vous : défensif, équilibré ou offensif ?
Le fonds d’investissement Vanguard a récemment publié un rapport sur les performances historiques obtenues selon la répartition du portefeuille (1926-2020).
Un portefeuille très défensif (20% d’actions, stocks en anglais – 80% d’obligations, bonds) a ainsi obtenu un rendement annuel moyen de 7,2% :
Source : The Vanguard Group
Le modèle (60% actions – 40% d’obligations), un modèle plus équilibré et souvent utilisé par les fonds d’investissement :
Source : The Vanguard Group
Enfin, un portefeuille beaucoup plus agressif avec un rendement plus élevé mais beaucoup plus volatil (80% actions – 20% obligations) :
Source : The Vanguard Group
Encore une fois, je ne peux pas me prononcer à votre place sur l’allocation idéale.
Cela dit, si vous êtes très averse au risque et que vous investissez à court-moyen terme, vous avez sans doute intérêt à adopter une stratégie défensive.
A contrario, si vous investissez à long terme et que vous supportez une forte volatilité, vous pouvez envisager une allocation plus agressive de votre portefeuille.
Reste à savoir comment acheter des obligations et quel type d’obligations sélectionner, dans un contexte où les rendements obligataires restent globalement très bas.
Le moyen le plus simple d’acheter des obligations
Pour faire simple, on peut distinguer 2 types d’obligations : les obligations d’États et les obligations émises par des entreprises.
Pour investir dans des obligations d’État, le plus simple reste sans doute votre assurance-vie en fonds euro. En plus de bénéficier d’avantages fiscaux, cette option permet de confier la gestion à votre assureur.
C’est le placement le plus sûr qui soit, puisqu’il est garanti (vous ne pouvez pas perdre la somme que vous avez versée, ni les intérêts générés par votre placement).
En revanche, il n’y a pas de miracle : les assurances-vie en fonds euro sont critiquées pour les rendements très faibles (parfois même inférieurs à l’inflation).
Ensuite, il y a les obligations d’entreprises privées. La plupart des entreprises cotées en bourse émettent des obligations sur les marchés financiers.
Par exemple, vous pouvez acheter des obligations EDF à 10 ans. A l’heure où j’écris ces lignes, l’obligation s’échange à 141€ et donne droit au versement d’un coupon (l’équivalent d’un dividende), de 2,55% par an.
Le rendement est meilleur et on peut considérer qu’une entreprise comme EDF a très peu de chance de faire faillite (l’Etat détient 83,7% d’EDF). D’autant plus qu’en cas de difficulté, les détenteurs d’obligations d’une entreprise sont remboursés en priorité par rapport aux actionnaires.
C’est le genre d’obligation que je privilégie, à titre personnel. Vous pouvez trouver les obligations de grandes entreprises sur les courtiers classiques (j’utilise Interactive Brokers et Degiro)
Pour finir, notez qu’il existe aussi des ETF obligataires, qui restent sans doute le moyen le plus facile d’investir dans les obligations.
À ce jour, il n’existe qu’un seul ETF obligataire éligible au PEA : Lyxor PEA Obligations Euro UCITS. Son rendement est faible mais vous pouvez l’envisager dans une stratégie très défensive.
Une réponse
bonjour à vos services , merci pour la newsletter financier et économique de ce jour intitulée » avez vous déjà des obligations dans votre portefeuille » assez intéressante et utile. il existe aussi des obligations soi disant à haut risque qui rapportent beaucoup plus d’argent avec une forte chance quand même que l’entreprise honore ses engagements et donc de retrouver son capital avec les intérêts à la date d’échéance de celles-ci.
cordialement
pierre garcia