Pour se protéger des crises économiques, le premier réflexe est souvent de se tourner vers les métaux précieux ou l’immobilier.Mais encore aujourd’hui, je crois que l’immobilier français reste une énorme bulle…
Quant à l’or, il reste un placement intéressant mais il a aussi quelques défauts (rendements limités, difficulté d’achat et de stockage, fiscalité, etc.).
Et on y pense peu parce qu’elles ont la réputation d’être des actifs risqués, mais certaines actions peuvent aussi être des actifs anti-crise intéressants.
Je pense notamment aux actions des pays nordiques.
Les pays nordiques résistent mieux aux crises
Lors des 2 dernières grandes crises boursières (crise des “subprimes” et covid), les pays nordiques (Norvège, Suède, Finlande, Danemark) ont été les plus performants des pays occidentaux.
Lors de la crise du covid par exemple, le CAC 40 (Bourse française) a perdu 33% de sa valeur en un mois.
Pendant ce temps-là, la Bourse d’Oslo ne perdait “que” 22% de sa valeur.
Mais là où la Bourse norvégienne a surtout été intéressante, c’est qu’elle a rebondi très vite après la panique :
La Bourse norvégienne a retrouvé des niveaux d’avant crise en quelques mois seulement.
(Ce qui montre une fois de plus qu’en période de crise, la meilleure stratégie est de ne rien faire)
A titre de comparaison, le CAC 40 a eu besoin de plus d’un an pour retrouver sa capitalisation d’avant crise.
Et on observe le même phénomène de “résistance à la crise” dans les autres pays nordiques.
L’exemple qui m’a le plus frappé a été celui du Danemark durant le covid.
Quand on regarde la Bourse de Copenhague, c’est comme si le virus n’avait jamais existé !
Les pays nordiques mieux préparés à la crise qui arrive ?
Aujourd’hui, je crois que les pays nordiques sont d’autant plus intéressants qu’ils me semblent mieux préparés aux difficultés que nous traversons.
Pendant que la France et l’Allemagne se demandent comment elles vont se chauffer hiver après hiver, la Norvège et la Suède continuent d’exporter leur énergie.
Alors certes, ces pays sont touchés par l’inflation comme le reste de l’Europe.
Mais ils sont capables d’y faire face :
En effet, la Suède et la Norvège ne sont pas dans la zone euro.
Cela leur permet de mener une politique monétaire plus restrictive qui devrait participer à contenir l’inflation.
Ces politiques monétaires sont rendues possibles par la gestion bien plus rigoureuse de leurs finances publiques que les pays d’Europe du Sud.
Et à l’heure actuelle, la bonne santé financière de ces pays n’est pas un détail.
En effet, je vous alerte sur le sujet depuis plusieurs mois maintenant : les incertitudes se concentrent aujourd’hui sur les marchés obligataires (les marchés de la dette publique).
Presque tous les pays occidentaux sont concernés… sauf les pays nordiques :
Leurs obligations sont aujourd’hui les plus fiables d’Europe.
Ces performances ne viennent pas de nulle part.
Elles sont le fruit d’une gestion prudente de leurs finances publiques depuis des décennies (leur endettement public est quatre fois inférieur à celui de la France !).
Seule la Norvège fait moins bien que ses voisins, mais cela ne l’empêche pas d’être jugée plus fiable que les Etats-Unis et l’Allemagne par les marchés financiers.
A titre personnel, je préfère quand même rester éloigné des marchés obligataires, même des pays nordiques.
Mais cette sécurité sur le marché des obligations d’Etat m’intéresse, car elle me permet d’envisager le marché des actions de ces pays avec plus de sérénité :
Comme les marchés sont interconnectés, je préfère éviter d’investir dans un pays où les obligations d’Etat peuvent s’effondrer.
Par effet de contagion, elles peuvent entraîner dans leur chute une partie du marché des actions.
Ce n’est pas le cas dans les pays nordiques, qui bénéficient en outre d’un environnement favorable à la croissance :
- Leur population figure parmi les mieux éduqués au monde
- Ils sont particulièrement compétitifs à l’international
- L’importance qu’ils accordent à la liberté économique dope leur croissance
Pour toutes ces raisons, je vois dans les actions des pays nordiques un bon compromis entre placement agressif et capacité à résister aux crises dans cette période d’incertitude.
Amicalement,
Elie Bauer
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